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Par Catherine LE PELLETIER
ENVIRONNEMENT. La Guadeloupe et son voile gris
Après l’effondrement du dôme du volcan de la Soufrière
Hills, jeudi à Montserrat, la Guadeloupe se remet lentement de l’épais
nuage de cendres qui l’a envahi.
Une pluie de cendres
a envahi la Guadeloupe © Catherine Le Pelletier/France Télévisions.
L’aéroport toujours fermé
Dès jeudi 11 février 2010 après-midi,
l’aéroport Pôle Caraïbes a été fermé et les avions ont
été déroutés vers la Martinique ou la République de Saint-Domingue. Aujourd’hui,
alors que le nuage de cendres stagne sur le pays, la Guadeloupe demeure
isolée. Il reste en effet un nuage de cendres entre 0 et 1500 mètres d’altitude,
empêchant tout trafic aérien. Dès ce matin, le nettoyage de la piste a
été entrepris, mais il s’avère long et délicat. Les cendres, très volatiles,
se révèlent être particulièrement abrasives. Aucun avion n’a décollé aujourd’hui
de Paris vers la Guadeloupe. Tout le monde espère un retour à la normale
pour samedi, mais rien n’est encore sûr.
Précautions
Si la Préfecture se veut rassurante, en précisant qu’il n’y a aucun risque
pour l’homme, des précautions ont tout de même été prises, comme la fermeture
de tous les établissements scolaires (primaires et secondaires). Le président
de l’Université des Antilles et de la Guyane a également
décidé la fermeture des différents sites du Pôle Guadeloupe. La cendre
peut en effet générer des allergies et des irritations. Par ailleurs,
il est demandé aux personnes souffrant de déficit respiratoire
chronique et aux asthmatiques de rester chez elles. De même, le sport
est absolument déconseillé, tant que la cendre sera sur la Guadeloupe.
Incrustations pernicieuses
Au moment de l’effondrement du dôme du volcan, une nuée ardente a été
projetée en l’air. Un nuage de cendres a constitué un gigantesque panache,
à plus de 10.000 mètres d’altitude. C’est ce panache qui s’est déversé
sur la Guadeloupe. La cendre, volatile, doit être enlevée avec de l’eau.
Pas question de passer un balai ou un aspirateur chez soi. Elle est aussi
abrasive, les essuie-glaces des voitures, par exemples, ne doivent pas
être utilisés à sec, sous peine de rayer le pare-brise.
Une pluie nocturne
La pluie de cendres qui s’est abattue sur la Guadeloupe a duré toute la
nuit de jeudi à vendredi. Au petit matin, le pays était entièrement recouvert
d’un voile gris, qui s’était accroché aux feuilles des arbres, aux voitures,
aux toits des maisons, à tout ce qui était sur son passage. Au matin de
vendredi, le nuage diminuait, il se déplace lentement vers le sud. Il
a atteint la Dominique dans le courant de la matinée.
Cependant, la cendre déposée en Guadeloupe semble devoir y rester quelques
temps, car aucun vent ne soufflait en ce vendredi.
Vigilance maritime
Les îles du nord (Saint-Barthélemy et Saint Martin) sont placées en vigilance
maritime orange. La Guadeloupe dite continentale est placée pour
l’heure en vigilance jaune. De gros rouleaux de vagues sont attendus dans
l’après-midi et dans la soirée de vendredi. Pas de tsunami à
l’horizon, mais des vagues et des creux annoncés entre 4 et 5 mètres,
dans une zone où, généralement, il n’y a pas de grosses vagues :
la côte Caraïbe.
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Par Catherine LE PELLETIER
ENVIRONNEMENT. La Guadeloupe sous un linceul de cendres
Vers 12h30 (heure locale) jeudi 11
février 2010, le dôme de la Soufrière Hills à Montserrat
s’est effondré. Ses cendres ont été projetées dans un panache de 10 000
mètres de hauteur.
Le sommet du volcan a pris quelques 45 minutes pour s’effondrer.
La
plupart des voitures ont été recouvertes de cendres © Catherine Le Pelletier/France
Télévisions
La Guadeloupe grise
Nuée ardente et nuage de cendres ont suivi l’effondrement du dôme de la
Soufrière de Montserrat. Un énorme nuage de poussières
et de cendres a été propulsé dans l’atmosphère et projeté vers l’ouest,
il a atteint la Guadeloupe vers 18h. La retombée des cendres s’est faite
très rapidement, les vents y étaient favorables. En revanche, en sens
inverse, c’est plutôt la stagnation. Les cendres restent et s’incrustent
sur place, il n’y a pas de vent pour les dégager.
L’isolement
Depuis jeudi, l’aéroport Pôle Caraïbes a fermé ses portes.
Parce que la visibilité était nulle sur la piste mais aussi en l’air,
les avions ont été détournés vers Fort-de-France ou vers la République
de Saint-Domingue. Le nuage, épais, a encerclé la Guadeloupe, empêchant
ainsi toute communication aérienne.
Ecoles fermées
Les routes sont praticables, mais totalement inondées de cendres, en couches
épaisses. La visibilité était très faible hier soir. Pour éviter tout
risque, Jean Fabre, le préfet de Guadeloupe, a décidé
de la fermeture de tous les établissements scolaires de l’île, privés
et publics, en primaire comme en secondaire. Une mesure qui prévient tout
risque d’irritation pour les enfants, même si les autorités affirment
qu’il n’y a aucun risque pour l’homme. Il est cependant recommandé aux
asthmatiques et aux déficients respiratoires chroniques de rester chez
eux.
Les prévisionnistes précisent que la Guadeloupe restera sujette aux gênes
provoquées par les nuées de cendres une bonne partie de la journée de
vendredi. Pour Christian Anthenor-Habazac, directeur technique
de l’Observatoire volcanologique de la Guadeloupe, le processus
suit son cours et peut reprendre à tout moment avec une intensité variable.
Pas de tsunami, mais vigilance jaune en
mer
S’il n’y a heureusement pas de risque de tsunami, la vigilance jaune en
mer est appliquée. De grosses vagues sont en effet attendues dans des
zones qui habituellement n’en ont pas du tout. Toute la côte Caraïbe est
donc placée en état de vigilance. Les premières vagues sont attendues
ce vendredi, dans la soirée.
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